Monsieur le Ministre,
Monsieur le directeur général,
Madame la responsable,
Nous vous interpellons de façon directe sur les sujets qui préoccupent les enseignant·es.
Notre organisation a travaillé concrètement sur ces points essentiels. Nous vous faisons part des résultats obtenus et de nos propositions.
Nous avons réalisé une grande enquête nationale auprès des enseignant·es sous contrat de l’enseignement privé.
Elle a recueilli près de 300 réponses et témoignages et met clairement en évidence :
- Un manque criant de personnels non-enseignants en relation avec les élèves
- La surcharge de travail engendrée par l’organisation des CCF et nouvelles évaluations (sans compensation) pour 80 % des collègues,
- L’augmentation de la rémunération comme première revendication des enseignant·es sans compter la situation de blocage extrême liée à la catégorie 3
Concrètement, les derniers textes réglementaires – entérinant le report sérieux des engagements pris au titre du PPCR – vont à l’inverse de ces attentes :
- augmentation d’indice promise sur 2019 reportée en 2020 et gel du point d’indice ;
- réapparition du jour de carence qui n’avait pourtant pas fait ses preuves ;
- rendez-vous de carrière reportés à au-moins 2020 ;
- classe exceptionnelle reportée aux calendes mésopotamiennes.
Concrètement encore, comment expliquer la mise en place d’une indemnité pour les certificatifs (devenue depuis indemnité de sujétion) au Ministère de l’Education Nationale et pas au MAAF ?
Concrètement encore, comment accepter pour un même code de l’Education des applications différentes ?
Concrètement enfin, le bloc de simplification et la soi-disante compensation de la hausse de la CSG aboutisse une fois encore à une baisse de pouvoir d’achat pour les agents !
Nous avons effectué un modeste bilan des passerelles MEN – MAF qui montre le peu d’efficience de ce dispositif :
146 demandes de mouvement 99 dépôts de dossiers pour 36 demandes satisfaites et dans le sens MEN > MAAF seulement 4 demandes
Concrètement, qu’est-ce qui empêche de re-codifier les disciplines de façon équivalente entre les ministères ? (le MAAF l’a fait il y a peu !)
Concrètement encore, qu’est-ce qui empêche que les calendriers des instances soient harmonisés ?
Concrètement encore, est-ce réglementairement si compliqué de donner la possibilité de pouvoir travailler sur les 2 ministères alors que cela se fait déjà au sein de la Fonction Publique ?
Enfin et surtout, est-il déraisonnable de faciliter ce mouvement pour les agents en perte d’heures ou d’emploi en les mettant en première priorité ?
Suite aux expressions et actions menées en intersyndicale, le projet de modification du décret 89-406 et une réécriture de l’article 29 devraient voir le jour.
La réduction de l’amplitude horaire du service effectif moyen sur 4 semaines (qui passerait de 25% à 12,5% en plus et de 50% à 25% en moins de la durée hebdomadaire) est une bien maigre réponse aux dérives permises par l’annualisation.
L’application Phoenix quant à elle n’apporte pas à ce jour la transparence nécessaire et encore moins l’harmonisation indispensable entre les établissements.
Concrètement, qu’est-ce qui fait peur dans la transparence indispensable en termes d’obligations de service et de répartition du SCA ?
Concrètement encore, comment le Ministère peut-il être garant de l’application des référentiels en l’absence des moyens nécessaires ?
Concrètement enfin, comment expliquer et justifier une telle disparité entre les cadres réglementaires d’un enseignant du public et du privé dans l’agricole ou pire avec les collègues de l’éducation nationale ?
Les enseignant·es de l’agricole privé ont exprimés leurs attentes et ces différentes décisions en sont fort éloignées.
Un prof de l’agri privé doit-il être considéré comme un sous-prof ?
La forfaiture est-elle la seule réponse de l’administration aux attentes de la profession ?
Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à ces éléments.
Le courrier au Ministère de l'Agriculture et ses annexes : - Passerelle MEN-MAAF : jeu de dupes - Enquête nationale auprès des personnels de l'Enseignement agricole