Admissibles non admis : lettre au Ministre en version imprimable
Lettre ouverte au ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesseMonsieur le Ministre, Il est encore temps d’agir ! La campagne des concours internes arrive à terme et la publication des résultats génère des mécontentements justifiés. Au-delà de la frustration légitime des candidat·es recalé·es (particulièrement pour celles et ceux qui jouent ici leur sortie de la précarité), nous attirons votre attention sur les risques liés aux contestations des décisions. Les arrêtés du 10 juin 2020, parus au Journal Officiel le 14 juin 2020 portant adaptation des épreuves de certaines sections du concours interne de recrutement de professeurs […] de l’enseignement du second degré ouvert au titre de l’année 2020 en raison de la crise sanitaire née de l’épidémie de covid-19, stipulent que l’épreuve d’admission est l’épreuve d’admissibilité et que le jury prononce l’admission à ce concours au terme de cette épreuve. Comme nous l’avons déjà dénoncé, les règles ayant été modifiées en cours d’année, des candidat·es plus à l’aise à l’oral se retrouvent de fait lésé·es par les modalités retenues pour l’admission et spécifiées en cours d’année. Les candidats vivent depuis quelques semaines, au-delà du stress « habituel » de l’attente des résultats, un enfer avec des délais allongés, des informations contradictoires, des incertitudes sur la manière dont a été traité leur dossier.Si nous connaissons toute la subjectivité d’une correction et la souveraineté du jury dans ses décisions, des aberrations nous ont été signalées avec, selon les disciplines, des résultats d’admissibilité qui disparaissent de Publinet, des seuils modifiés, etc. Pire, cette candidate en PLP lettres-histoire déclarée non admissible, qui finalement est admise : outre l’ascenseur émotionnel inadmissible qu’elle a subi, outre les soupçons que la décision du jury fait peser sur elle alors qu’elle en est victime, cela questionne sur les critères d’évaluation de toute évidence modifiés au fil du temps. Ces dysfonctionnements remettent gravement en cause la probité des résultats d’admission et légitiment d’éventuels recours y compris contentieux, qui menacent l’ensemble des concours internes, risquant encore une fois de doucher les espoirs de celles et ceux qui ont finalement été admis.es. Monsieur le Ministre, il n’est pas trop tard ! Vous avez le pouvoir d’empêcher que la situation se dégrade, des centaines de collègues, en poste depuis plusieurs années, se sentant méprisé·es par l’institution risquent en effet d’abandonner un métier dans lequel ils se sont pourtant investi·es jusqu’à aujourd’hui. Monsieur le Ministre, les admissibles aux concours, privé·es d’oraux, doivent tou·tes être déclaré·es admis·es !Montreuil, le 3 juillet 2020 |