Fraude massive au Bac2019 : le ministère va-t-il étouffer l’affaire ?
Comme à son habitude, Jean-Michel BLANQUER, ministre de l’Éducation Nationale, minimise l’affaire…
Les fraudes au Bac seraient « mineures » et n’auraient concerné qu’un nombre très faibles de candidat·es aux Bac ES-L de la région parisienne.
Le ministère prend toutes les mesures pour « repérer les fraudeurs » en « étant attentifs aux trop bonnes copies ». Ben voyons !
Il semble bien que la fraude soit beaucoup plus massive qu’annoncée initialement, qu’elle ait concerné plusieurs milliers de candidat·es et que le bac S soit touché également.
Alors que faire aujourd’hui ?
Annuler cette session du Bac et reporter l’ensemble des épreuves en septembre ?
Annuler les épreuves concerné·es et les reporter en septembre ?
Repérer la liste des fraudeurs (manifestement des élèves plutôt aisés de l’Ouest parisien), les recaler au bac et leur interdire les examens et concours durant 5 ans ?
Dilemme !
Le ministère mise certainement sur une solution qui le ravirait sans doute : repérer « quelques » coupables, annoncer que la fraude était bien limitée, attendre les – bons – résultats au bac, puis le départ en vacances pour se réjouir finalement que cette session se soit déroulée correctement.
Va-t-on encore une fois marcher dans la combine ? Peut-on tout accepter de ce ministre ?
Non, Monsieur BLANQUER, tout ne fonctionne pas bien à l’Education Nationale et les problèmes ne sont pas « à la marge ».
Si des centaines d’enseignant·es se sont mis en grève durant les examens, c’est bien pour mettre en exergue des dysfonctionnements sur vos pratiques et vos réformes. Vous minimisez.
Si des fraudes massives se déroulent justement cette année, vous minimisez.
Si la réforme des lycées, avec le renforcement des Contrôles Continus et la suppression des épreuves ponctuelles entraine de fait la disparition du cadre national d’évaluation des élèves, vous minimisez.
Si la réforme du bac et ses nouvelles modalités d’évaluation supprime la possibilité d’évaluer de façon juste et transparente les élèves de l’ensemble des établissements du territoire, vous minimisez.
Si ces mesures de la réforme du bac, ajoutées au nombre inégal d’enseignements de spécialités confortent l’augmentation des inégalités entre élèves et la compétition entre les établissements, vous minimisez.
Si la suppression de personnel et l’augmentation du nombre d’élèves par classe créent de véritables problèmes pédagogiques, vous minimisez.
Si la faiblesse de la rémunération du personnel (administratif ou enseignant) en pousse certain·es (ce que nous condamnons) à vendre des informations sur le bac, vous minimisez.
Monsieur BLANQUER, arrêtez d’être le « Monsieur MOINS » de l’Education Nationale, et écoutez les personnels.
Dans un 1er temps, reconnaissez l’ampleur de la fraude au Bac 2019 et prenez des mesures fortes pour y répondre, en concertation avec les représentant·es des enseignant·es !
« Monsieur MOINS » de l’Éducation Nationale en version pdf