Panneau d’infos n°109 : 3 ans, suicide, pauvreté, PPCR

200 millions : à qui vont-ils vraiment profiter ?

C’est la somme qu’espère récupérer l’enseignement catholique avec la loi Blanquer et l’obligation d’instruire dès l’âge de 3 ans.

On pouvait penser que l’école obligatoire à 3 ans était une belle idée, censée permettre une réduction des inégalités et favoriser les apprentissages.

En réalité, presque 98 % des enfants de 3 ans étaient déjà scolarisés, et il n’est vraiment pas certain que ce chiffre puisse augmenter, car les parents ont toujours la possibilité d’instruire leurs enfants à la maison. Cela ressemble donc juste à un cadeau fait à l’enseignement privé qui va recevoir une manne d’argent public via les communes.

Les départements et les régions finançaient déjà les collèges et lycées privés sous contrat via le forfait d’externat, les communes financeront désormais les écoles privées maternelles, en vertu de la loi Debré sur l’enseignement privé sous contrat.

Il devient insidieux que désormais une école de qualité doive être payante ; les résultats des dernières évaluations de CP ont rendu une conclusion attendue : les élèves du privé réussissent mieux*. Preuve que la maternelle payante est plus performante ?

Sauf que les élèves du privé sont sélectionnés socialement, et que la réussite scolaire est fortement corrélée à l’origine sociale en France, quasiment tous les sociologues le démontrent. Et demain une école encore plus inégalitaire.

A part ça, les personnels OGEC bénéficieront-ils de cet argent via une hausse de salaire ?

Suicide : quand vont-ils réagir ?

Les enseignant·es ont 2,4 fois plus de risques de se suicider que les autres catégories sociales, selon la dernière étude disponible de l’Inserm. Ces chiffres risquent-ils d’augmenter avec la mise en place du « new public management » ?

Le sociologue Emile Durkheim pensait en 1897 que le suicide était à relier à l’anomie, c’est à dire à la perte des valeurs et le sentiment associé d’aliénation et d’irrésolution, et  plus généralement quand il existe un écart important entre les théories idéologiques et les valeurs communément enseignées et la pratique dans la vie quotidienne. Les enseignant·es sont censé·es transmettre les valeurs de la République, mais ils subissent, de plus en plus, des injonctions contradictoires et des réformes (réforme du lycée et  bac, casse du lycée pro…) avec leurs conséquences.

Notre liberté pédagogique (et cela concerne encore plus le 1er degré qui subit un nombre croissant de directives « des bonnes pratiques ») est remise en cause, tout comme celle d’expression.

Enfin, le corps enseignant est de plus en plus atomisé, nous sommes de plus en plus seuls devant les élèves, les parents, la hiérarchie, les réformes et les programmes.

L’institution doit réagir, et pas se contenter de nous envoyer un mail le jour des obsèques de Christine Renon, pour qu’enfin nos pratiques soient en accord avec les valeurs de la République, et pour que l’Éducation Nationale ne connaisse pas une situation analogue à celle de France Telecom il n’y a pas si longtemps…

Le chiffre : 15,8

C’est le taux de pauvreté à 60 % du revenu médian chez les plus de 65 ans en 2017 en Suède*, pays qui a mis en place un système de retraite dit «  par points ». On constate alors que ce taux de pauvreté est deux fois supérieur à celui de la France  (toujours trop élevé) à 7,8 %. Accroître la pauvreté de nos anciens, le modèle à suivre ?

Quant à l’Allemagne, autre « modèle », ce taux de pauvreté est de 17 % !

Le Vrai du Faux sur FranceInfo
* source : Eurostat

PPCR, en cas de désaccord, quel recours? 

Si vous avez été « visité·e » l’année dernière, vous êtes certainement en attente de votre position finale ou venez de la recevoir: Excellent, Très satisfaisant, Satisfaisant, À consolider.

Pour le passage hors classe, vous garderez cet avis tant que vous n’aurez pas été promu·e.

Rappel de la procédure pour un recours :

  • 30 jours  à compter de la notification  pour saisir le Recteur qui a  30 jours pour réviser, le cas échéant, l’appréciation finale. L’absence de réponse équivaut à un refus de révision.
  • 30 jours  pour demander la saisine de la commission administrative.

ATTENTION : Dans certaines académies, une adresse mail spécifique est mise en place.

Tout savoir sur les rende-vous de carrière : notre document de synthèse

La CGT revendique un système d‘évaluation transparent et équitable pour tou·tes concernant les critères de l’évaluation finale ainsi que la fusion de la classe normale et de la hors classe afin que personne ne soit exclu·e de cette évolution légitime de la rémunération.

Le panneau d'infos n°109 à afficher (version pdf)
Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.