Revalorisation salariale… ou comment se partager des miettes !

 

En voulant instaurer un système de retraite par points, le président Macron et son gouvernement visent avant tout à baisser le niveau général des retraites et allonger le temps de travail.

Les personnels de l’Éducation nationale seraient particulièrement touchés.  Le gouvernement reconnait d’ailleurs lui-même que cette réforme sera pénalisante pour ces personnels dont les salaires sont trop faibles.

Souhaitant rassurer les organisations syndicales et l’ensemble des collègues (largement mobilisé·es depuis le 5 décembre), le ministre Blanquer a promis des revalorisations salariales «historiques» pour garantir un montant de retraite équivalent en moyenne à celui des attaché·es de la Fonction publique.

Après des semaines de «concertations» auxquelles nous avons participé, le ministère a transmis ses premières pistes de revalorisations. Comme pressenti par la CGT Enseignement Privé, ces propositions sont à la fois très insuffisantes, scandaleuses et irrespectueuses pour les personnels. De plus, nous avons rappelé que pour nous, la revalorisation salariale devait se traiter indépendamment de la réforme des retraites !

Les pistes ministérielles avancées.

Malgré les promesses gouvernementales, pour l’heure, il n’y a ni loi de programmation détaillée, ni un engagement sur les 10 milliards évoqués ici ou là.
Seulement les 500 millions pour 2021.

Une seule certitude: des contreparties seront exigées des personnels !

Environ 250 millions seraient consacrés à l’instauration d’une «prime d’attractivité», annoncée comme pérenne.
Vous trouverez ci-dessous les différentes pistes évoquées :

Piste 1

  • Concernerait 14% des enseignant·es
  • Seuls les échelons 2, 3, 4 et 5 seraient concernés
  • Entrainerait une baisse de la rémunération annuelle entre les échelons 4 et 5 et entre 5 et 6 (inversion de carrière)
  • Sur 10 ans, le brut augmente de … 54 € seulement
  • En net mensuel, +156,67 € à l’échelon 2, et + 64,08 € à l’échelon 5
  • C’est la seule piste qui concernerait tous les PE, PLP, certifié·es, agrégé·es, PEPS

Piste 2

  • Concernerait 23% des enseignant·es
  • Concernerait les échelons 2 à 6 et serait différenciée selon les «corps»
  • Pour les PE, en net mensuel, +128 € à l’échelon 2, + 49,83 € à l’échelon 6
  • Pour les certifié·es et assimilé·es, en net mensuel, +121,08 € à l’échelon 2 et + 42,75 € à l’échelon 6.
  • Sur 10 ans, le brut augmente de 150 € environ.

Piste 3

  • Concernerait 44% des enseignant·es
  • Pour les 8 premiers échelons (7 premiers des agrégé·es)
  • Pour les PE, en net mensuel, +114 € à l’échelon 2, + 14,25 € à l’échelon 8
  • Pour les certifié·es et assimilé·es, en net mensuel, + 6,83€ à l’échelon 2 et + 7.08€ à l’échelon 8.

Piste 4

  • Concernerait 76% des enseignant·es
  • Pour toute la classe normale des PE, certifié·es et assimilé·es et les 7 premiers échelons des agrégé·es
  • Pour les PE, en net mensuel, +93 € à l’échelon 2, + 14 € à partir de l’échelon 7
  • Pour les certifié·es et assimilé·es, en net mensuel, +85,5 € à l’échelon 2 et + 7.08 € à partir de l’échelon 8.

Pour la CGT EP, ces annonces sont inacceptables et il n’est pas envisageable de devoir CHOISIR

Valeur du point : 56,2323 €

En jaune, les échelons concerné par les revalorisations, selon le scénario.

Encadré en vert : inversion de carrière

A l’heure actuelle, aucune projection ne permet de dire si ces scénarios permettront aux enseignant·es de compenser les pertes lors de la retraite.

De plus, au sujet de ces revalorisations, le Conseil d’État a rendu un avis sévère le 24/01/20, rappelant qu’une Loi ne peut pas contraindre un gouvernement.

Même si à ce sujet, l’article 1, devenu 1 bis, est maintenu, le Conseil Constitutionnel le retoquera sûrement… et le ministère se dédouanera certainement de sa responsabilité… Amateur ou fin stratège ?

Exemple de promesse non tenue ?

La mise en place du PPCR n’a–t-elle pas été repoussée d’une année par ce gouvernement ?

Arnaques …

Tout d’abord, ces hausses ne concernent pas les non titulaires, dont chacun sait que la rémunération est trop faible.

Le ministère justifie la différenciation entre Professeur·es des Ecoles (PE) et certifié·es et assimilé·es par l’absence d’heures supplémentaires dans le 1er degré.
Et les professeur·es documentalistes dans tout ça ?

Pas de revalorisation des grilles au prétexte d’avoir un effet domino sur les autres grilles de la fonction publique
Or l’utilisation d’une partie des 500 millions pour les remplacements de courte durée ou le financement des formations sur temps de vacances scolaire n’est pas acceptable et s’inscrit dans une logique de «travailler plus pour gagner plus». que nous rejetons.

Une avancée… ouverture de discussions sur le taux de promotions à la hors-classe et sur la répartition 80%-20% des viviers pour l’accès à la classe exceptionnelle.

Pour la CGT, cette «revalorisation» ne répond en rien aux attentes des personnels.s. La CGT revendique l’abandon de la réforme des retraites et une revalorisation salariale immédiate et sans contrepartie de 400€, pour TOUS les personnels de l’Éducation nationale, et une hausse de la valeur du point d’indice et des grilles indiciaires.
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