CCMMEP Juin 2022 : Plan d’Urgences

Déclaration liminaire en version pdf

Qui a dit : « L’extrême gauche est un danger aussi important que l’extrême droite » ?

Une piste ? C’était il y a 3 jours. Dans une ville du Loiret, appelée Montargis. Par un candidat aux élections législatives.

Oui : vous avez trouvé. C’est bien Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Éducation nationale, qui au motif qu’il vient d’être aspergé de crème chantilly par deux enseignants, se compare aux victimes de l’extrême droite. Les familles de Federico Martin Arumburu, de Clément Méric ou celles des victimes de l’attentat de Buffalo apprécieront l’indécence de l’analogie.

 

Au-delà de cette anecdote somme toute éloquente, nous espérons que cette citation de Jean-Michel Blanquer sera la dernière que nous faisons au sein du CCMMEP. Nous espérons aussi que s’ouvre actuellement le chantier de la reconstruction de l’Éducation nationale. Après ces 5 longues années de casse de nos métiers, de nos écoles, de notre système scolaire, il est urgent d’inverser la machine. Notre nouveau ministre en est-il conscient et surtout en a-t-il l’intention ? La présidence lui en laissera-t-elle la possibilité ?

Afin de contribuer à faire avancer le plan d’urgence nécessaire à l’Éducation nationale, la CGT-EP souhaite ce matin mettre en lumière des points précis liés à l’actualité de cette fin d’année et porter par la même occasion les interrogations des personnels.

 

Le tour de passe-passe qui consiste à relever d’autorité les notes attribuées par les enseignant.es n’y changera rien : la réforme des lycées est un fiasco. Il ne faut surtout pas que cette expérimentation nocive se renouvelle l’an prochain dans la Voie professionnelle comme dans la Voie générale et technologique. En effet, il est dorénavant clairement démontré qu’elle désavantage une large partie de la société, celle qui est déjà discriminée : les pauvres, les femmes et les minorités. Un seul exemple : selon une note de la DEPP, la part des filles qui font des maths en Terminale a chuté de 10 points. L’heure trente de mathématiques sortie soudainement du chapeau à quelques semaines de la rentrée ne suffira pas. La jeunesse mérite un autre lycée, un lycée pour tou·tes : M. Pap Ndiaye compte-t-il s’atteler rapidement à ce chantier ?

 

Autres urgences : l’inquiétante généralisation de la précarisation et la question de la revalorisation des métiers de l’Éducation nationale, AESH et enseignant·es. Il a été question d’un CDI attribué aux AESH au bout de 3 ans d’exercice. Qu’en est-il ? Leur recrutement comme celui des enseignant·es est devenu plus que problématique. A moins de prôner une école sans personnels formés, les job-dating ne peuvent y pallier. Il est donc urgent de revoir la formation initiale des enseignant·es (repasser au mi-temps maximum pour les stagiaires). Il est donc urgent de mieux rémunérer les personnels. A c sujet, quid de la hausse du point d’indice ? Pour les AESH, nous rappelons que leur rémunération est au-dessous du seuil de pauvreté. Quant aux enseignant·es de la classe normale, ils perdent depuis 20 ans entre 400 et 900 euros brut mensuels (euros constants) selon nos calculs. Dans le même ordre d’idées, nous demandons la réévaluation des grilles des MA1 et MA2 ainsi que la titularisation massive de nos collègues maitres délégué·es. A moyen terme, il faudra également s’atteler au chantier des conditions de travail des enseignant·es et notamment la reconnaissance de notre travail effectif dans le Premier comme dans le Second degré. Pour gagner plus, nous ne pouvons travailler plus. Une anecdote et une question sur la rémunération : est-il normal que certaine copies du bac soient rémunérées 50% aux professeur.es ?

 

Enfin, plus spécifiquement sur notre champ de syndicalisation, nous souhaitons connaitre les positions du nouveau ministre par rapport à l’enseignement privé sous contrat, notamment l’enseignement catholique et l’enseignement en langues régionales (immersif). Par exemple, qu’en est-il du plafonnement des élèves a 24 par classe en GS, CP et CE1 à la rentrée 2022 ? S’agit-il d’une préconisation ou d’une obligation ? Le privé y est-il aussi astreint ? Un texte sortira t il a ce sujet ? Pour cette question et bien d’autres, nous avons sollicité par courrier une audience sur le même format que les audiences qui ont eu lieu dans l’enseignement public. Une date peut-elle être fixée ?

 

Pour finir : la CGT-EP apporte tout son soutien aux personnels en lutte dans différents établissements privés sous contrat (notamment à Morlaix) qui peinent à recevoir de leur administration-employeur le soutien et la protection qu’iels sont en droit d’attendre face à l’omerta des DDEC. La désaffection de l’administration pour la santé au travail de ses personnels doit cesser : nous attendons beaucoup de M. Pap Ndiaye sur ce sujet aussi.

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