Les organisations syndicales du Public comme du Privé refusent le Pacte
Mercredi 31 Mai 2023, les organisations syndicales de l’Enseignement public ont quitté le CSA Ministériel en signe de désaccord avec la mise en place du Pacte.
Le Communiqué intersyndical CSA-MEN
Ce Vendredi 2 Juin, c’est au tour des organisations syndicales de l’Enseignement Privé de quitter leur instance au Ministère (CCMMEP) pour marquer leur refus du Pacte.
Le communiqué intersyndical CCMMEP (version imprimable et ci-dessous)
Les syndicats quittent la séance du Comité Consultatif Ministériel L’ensemble des élu·es des organisations syndicales au CCMMEP, FEP-CFDT, SNEC-CFTC,SPELC et CGT-EP ont décidé de quitter la séance vendre di 2 juin, lors l’examen des textes du Pacte que le ministère souhaite imposer aux enseignant·es. Nos organisations syndicales refusent la logique du pacte qui reprend « l’idée de travailler plus pour gagner plus », dégrade les conditions d’exercice de nos métiers, accentue les inégalités entre les femmes et les hommes, entre les enseignant·es du premier et du second degré. Elles dénoncent aussi la mise en concurrence des collègues, et, en l’absence d’instance de concertation dans les établissements, elles mettent en garde contre une mise en œuvre propice à des dérives dans l’enseignement privé. Nos organisations syndicales s’opposent à un alourdissement de la charge de travail déjà conséquente des personnels alors que nombre d’entre eux sont épuisés. Nos organisations réclament le basculement de l’enveloppe du pacte dans celle prévue pour le socle pour permettre ainsi une véritable revalorisation sans contrepartie. Elles revendiquent, dans ce contexte de forte inflation, des mesures d’urgence pour maintenir le pouvoir d’achat des collègues, comme l’augmentation du point d’indice. L’administration a annoncé reprogrammer un CCMMEP sous quinzaine. |
La déclaration liminaire de la CGT au CCMMEP
Ça craque !
À chaque strate de l’Éducation nationale : dans les bureaux de nos rectorats, dans les salles des personnels de l’enseignement privé, comme un peu partout en France au sein des groupes Blanchet : un même adjectif qualifie l’attitude commune du président, de son gouvernement et de notre ministère : méprisante. Le fait d’imposer la réforme des retraites est du mépris. Le simulacre de revalorisation salariale et la réforme de la voie professionnelle en sont également.
Mépris car toute la communication et les cabinets McKinsey du monde ne peuvent cacher que ces décisions ne servent ni les intérêt des personnels, ni ceux des élèves ou de leurs parents.
Les chefs d’établissement nous le disent : le Pacte est inapplicable, la réforme de la Voie pro est une catastrophe. Que répondent les recteur·ices : on ne veut pas le savoir. Que répond le ministre : je ne veux pas le savoir.
Nous nous retrouvons donc ici aujourd’hui à examiner des textes que nous ne pourrons valider. Aucun amendement ne permettra d’en changer les conséquences :
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- Une dégradation des conditions d’exercice
- Une mise en concurrence des personnels
- Une aggravation des inégalités entre femmes et hommes
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Essayons ne serait-ce que de répondre aux questions de nos collègues :
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- Pourquoi les enseignant·es de maternelle de peuvent-iels pas faire de soutien en 6e ?
- Puisqu’il n’y en aura pas pour tout le monde (notamment dans le 1er degré), comment les élu·es du Pacte seront-iels choisi·es ?
- Quand les professeur.es documentalistes accéderont-iels à des rémunérations équivalentes à celle des autres enseignant·es certifié·es ou PLP ?
- Comment nos collègues PLP de vente vont-ils pouvoir devenir professeur·e des écoles ?
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Certes, conformément à nos demandes les maitres délégué·es vont enfin accéder à l’échelle de rémunération des maitres contractuel·les mais nous restons dubitatifs sur les inégalités entre territoires et sur le peu de progression de carrière à redouter. Mais depuis 10 ans, les réformes délétères se succèdent. Bac pro 3 ans, ParcourSup, mixité élèves-apprenti·es, surutilisation des évaluations nationales des élèves… mais aucune évaluation du Ministère sur ses propres réformes. Aucune mesure objective de leurs conséquences concrètes sur le service public d’Éducation nationale. Les chiffres disent quand même que le mal être des personnels, des élèves et les demandes de ruptures conventionnelles explosent.
Redonner confiance en l’école, en la démocratie ou en cette république (du mépris) nécessite plus que 15 jours (bientôt de nouveau obligatoires ?) de SNU, ou les mesurettes (non contraignantes) de mixité dans l’enseignement privé sous contrat.
Les mesures gouvernementales ont des conséquences tellement violentes sur nos existences et sur nos métiers qu’il est difficile de faire un choix parmi tout ce qui serait à raconter. Est-il d’ailleurs encore utile de nous exprimer dans ces instances où nos syndicats ont été élus ? Nos avis, notre expertise sont-ils pris en compte par l’administration ? Aux frontières de la marge sans doute, mais l’essentiel est-il de négocier la longueur de nos chaines (à 67 ans) ou la couleur des briques de nos pactes ? Nous savons que non. Mercredi 31 mai, face aux refus réitérés de mettre au vote les textes du Pacte, nos camarades de l’enseignement public ont fait le choix de quitter le CSA ministériel. Nous nous associons à leurs demandes de basculer immédiatement l’ensemble de l’enveloppe dédiée au Pacte vers le Socle, et d’augmenter sans contrepartie nos salaires via une revalorisation du point d’indice et des grilles de salaire.
Nous appelons les personnels à faire grève et à rejoindre les mobilisations un peu partout sur le territoire, notamment la mobilisation du 6 juin prochain.
La CGT demande le retrait de la réforme des retraite et un plan amitieux pour l’Education nationale qui passe par :
- une revalorisation immédiate de l’ensemble des salaires sans contrepartie
- un temps de travail des profs et AESH de 15 à 24h (temps complet) qui intègre les concertations, réunions et formation
- un plan de résorption de la précarité pour les maitres délégué.es via des titularisation sur place et la mise en œuvre d’un pool de profs titulaires remplaçant·es
- de meilleures conditions de travail ainsi qu’un dispositif complet de Santé au Travail
- le contrôle par l’Etat des chefs d’établissement et des moyens attribués à l’enseignement privé sous contrat
- le retrait immédiat des réformes en cours dans l’Education nationale (Bac, Voie Pro…)
- la mise en place de nouveaux programmes créés en lien avec les personnels de terrain et dans le respect des directives de l’enseignement public et non celles dictées par le SGEC (Fiches repères sur l’Identité de genre à destination des chefs d’établissement)
- la réduction immédiate des effectifs par classe
- des moyens, des structures, des personnels formés et dignement payés pour une école inclusive à la hauteur des ambitions affichées.
- une large proposition de formations tout au long de la vie sur temps de travail avec notamment une formation initiale de qualité assurée par notre employeur (et non déléguée aux ISFEC)