Les enseignant·es sous "Le Choc des Savoirs" en version imprimable

 

Mardi 5 décembre, les résultats des études PISA paraissaient. Encore une fois la France chute dans le classement. Les élèves français·es sont en difficulté en français et en mathématiques.

Parfait timing pour le très médiatique et hyperactif Gabriel Attal. Dès 14h, il proposait lors d’une conférence de presse une série de mesures pour « améliorer » les résultats des élèves.

Nouvel élément de langage, après le choc d’attractivité (dont l’efficacité peine à prouver qu’il attire les profs) : « le choc des savoirs« .

Mesures poussiéreuses et fin de la liberté pédagogique :

Retour du redoublement, classes de niveaux, unification des méthodes, focalisation sur les maths et le français comme uniques fondamentaux, labellisation des manuels … et expérimentation du port de l’uniforme toujours à l’esprit…

Rien sur l’égalité des chances, l’inclusion, les effectifs par classe.

Selon Roger Chudeau (RN) : « Les mesures sont exactement celles du programme éducatif de Marine Le Pen. » CQFD.

Pour certaines mesures, à part effectuer un tri social et accroitre les inégalités, on ne peut que douter de leur efficacité.

Ainsi, imposer une méthode commune c’est nier la diversité des réalités sur le terrain : multi-niveaux, temps partiels, CSP… C’est aussi dénigrer la capacité des enseignant·es à être des professionnel·les, expert·es dans leur domaine.

L’école est un lieu émancipateur on l’on apprend ensemble. Quid de l’estime de soi ? De l’empathie, si l’enseignant·e lui-même perd sa liberté ?

Entre les propositions d’hier et la réforme du lycée professionnel à venir… aucun doute sur les projets ministériels : casser le système et mettre au pas !

Or, les enseignant·es ne sont pas là pour fabriquer des petits soldats travailleurs à la solde du capital, ils sont là pour donner à leurs élèves des clés afin de devenir des citoyen·nes responsables et épanoui·es.

2027 en ligne de mire 🗳️

Malheureusement l’Éducation Nationale pâtit des perpétuelles réformes liées à l‘agenda des personnalités politiques qui les promeuvent. Réformes que le ministère accuse d’avoir bouleversé le système… avant d’en proposer une énième de plus. Au lieu de penser sur un temps long et une restructuration en profondeur, le cahier des charges répond à des ambitions personnelles et court-termistes.

G. Attal ne cache pas ses vues sur 2027. Il cherche à flatter l‘électorat le plus à droite au détriment des personnels et des élèves. Ce glissement est très risqué : ces derniers mois, les directions gouvernementales vers une société toujours plus divisée et autoritaire ne sont pas de bon augure.

À quand des moyens massifs pour améliorer le quotidien ?

Après ces énièmes annonces : rien malheureusement ne s’améliorera. Le quotidien dans les établissements scolaires sera toujours aussi – voire plus – difficile, plongeant davantage les familles et les personnels dans la détresse.

Les services publics sont au service de l’humain. L’humain ne se calibre pas et ne se gère pas à coup de mesures réactionnaires.

C’est d’un autre modèle de société dont nous avons besoin !

 

Le choc des savoirs ne tient pas le choc de la réalité du système scolaire ! Communiqué CGT ÉducAction