Financement public : des économies au détriment des professeur·es des écoles

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Le rapport de mission parlementaire co-rédigé par Paul Vannier et Christopher Weisseberg étrille le fonctionnement de l’enseignement privé sous contrat et notamment son financement qui est « hors de contrôle » depuis plusieurs décennies ».

Opacité, ségrégation, détournement de fonds publics, les mécanismes sont bien rodés et échappent à toute vigilance.

Dans le premier degré les économies de bout de chandelle se comptent en minutes et coups de mains.

Via du bénévolat imposé :   Via le détournement des heures
« Education Nationale » :
  • Surveillances à outrance : matin, midi,
    après-midi dépassant allègrement les obligations de service et pouvant aller jusqu’à 30 minutes au moins par jour.
  • Tâches de restauration à l’heure de midi
  • Ménage dans les classes
  • 25ème heure liée au caractère propre qui augmente le temps d’accueil des enfants sur « temps de classe »
  • Participation requise à des temps informels supplémentaires (réunions, spectacles, kermesse …)
  • Prise en charge des élèves lors de l’absence d’un·e collègue : les brigades de remplacement sont inexistantes dans le privé et les remplaçants manquent à l’appel.
  • Détournement de Pacte ou des APC pour effectuer des surveillances de garderie ou d’étude.
  • Temps de concertation des 108h utilisé pour évoquer la pastorale, préparer des célébrations.
  • Célébrations, messes, bénédiction des cartables, chemins de croix effectués sur temps scolaire.
(()) Grâce à la 25ème heure de bénévolat imposé, l’Enseignement Catholique économise tous les ans 77,5 millions d’Euros. C’est la somme qu’il devrait dépenser pour rémunérer les personnels de droit privé !
  • Sans oublier tous les achats pédagogiques, les menus travaux effectués le week-end, mais dans ce domaine les collègues du public sont logé·es à la même enseigne.

Les mauvaises habitudes sont devenues des règles au détriment des conditions de travail des professeur·es des écoles qui se dégradent à vitesse grand V.

Le bénévolat ne devrait pas être imposé et ces heures devraient être effectuées par du personnel OGEC rémunéré en conséquence. Les heures Éducation Nationale doivent rester des temps pédagogiques respectant l’article 442.1 du code de l’éducation ainsi que les obligations de service des professeur·es des écoles, sinon cela s’apparente à du détournement de fonds publics.

Ces exigences envers les PE du privé contribuent en parallèle à entretenir l’imaginaire collectif selon lequel « Le privé serait mieux » alors que les dernières données de la DEPP prouvent le contraire.

  • La CGT-EP ne peut donc que constater que l’enseignement privé sous contrat, notamment catholique (96% des établissements) profite de l’engagement des PE en les mettant sous pression.
  • Toutes ces minutes cumulées en heures de travail non rémunérées contribuent à faire faire des économies aux OGEC. Ces derniers en profitent au passage pour maintenir dans la plus grande des précarités leurs personnels.
  • Il est après facile de dire que « l’enseignement privé coûte moins cher » quand on compte sur les personnels de droit public comme de droit privé pour économiser des millions.

Afin de mettre fin à cette concurrence délétère avec le public la CGT-EP rappelle sa revendication de nationalisation et de fonctionnarisation sur place de tous les personnels !

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