Ce 22 janvier, s’est tenu le 1er CCMMEP (Comité Consultatif Mixte pour les Maîtres de l’Enseignement Privé) de 2021.
La Crise sanitaire
Les portes ouvertes : de « vivement déconseillées » à « suspendues »
- La formulation employée dans la FAQ du19 janvier était pour le moins vague.
« Les journées portes ouvertes […] conduisent à un brassage important de personnes et posent la question du respect de la distanciation physique. Elles sont, à ce stade,donc vivement déconseillées. »
On a observé que beaucoup d’établissements publics ont réagi en annulant les Portes ouvertes prévues dans les semaines à venir
Nombre d’établissements privés en ont, quant à eux, déduits que la tenue de ces Portes ouvertes restait possible. La « logique concurrentielle » est malheureusement toujours trop présente.
- Suite aux remontées, notamment au CCMMEP, la FAQ du 22 janvier est plus précise.
« Compte tenu de l’apparition de nouveaux variants du SARS-CoV-2, [les journées portes ouvertes] sont, à ce stade, suspendues.
Une organisation sous forme de visite virtuelle et de visio/audio conférence est à privilégier. »
Jusqu’à nouvel ordre donc, les chefs d’établissements ne peuvent imposer la tenue de Portes ouvertes en présentiel.
Pour les visites virtuelles et autres visio : c’est un métier à part entière de présenter un établissement de cette manière…
De nouveaux masques
- Une nouvelle livraison de masques après les vacances de février
Pour équiper les personnels Éducation nationale jusqu’à la fin de l’année scolaire 2020-2021, une nouvelle dotation en masques doit être distribuée après les vacances de février 2021. Il est prévu que chaque professeur comme chaque AESH reçoive 6 masques 50 lavages.
La CGT a insisté sur le fait de communiquer clairement avec les chefs d’établissement pour que les AESH bénéficient vraiment des masques.
- Les masques inclusifs : enfin ?!
300 000 masques inclusifs vont être distribués à partir du mois de mars.
Bonne nouvelle, mais… 6 mois après la rentrée de Septembre et 1 an après le début de la pandémie
Une campagne de tests
Deux millions de tests sont en cours de passage y compris dans l’enseignement privé.
Le Ministère affirme que la lenteur de mise en œuvre est due … au peu de professeur·es volontaires.
En conséquence : cette campagne de test est ouverte à tous les personnels de l’enseignement privé sous contrat : enseignant·es, AESH et salarié·es de droit privé (OGEC notamment)
A noter néanmoins : 2 millions de tests (on est encore loin de parler de vaccination…) étalés sur plusieurs semaines pour 12,6 millions d’élèves et 1 millions d’enseignants. Comment dire …
Des moyens supplémentaires ?
En décembre 2020, nous apprenions au CCMMEP que des moyens supplémentaires seraient allouées à l’enseignement privé sous contrat. Chic !
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- Dans le Premier degré, sous forme d’ETP : heures de remplacement pour les collègues malades ou cas contacts
- Dans le Second degré, sous forme de moyens financiers pour embaucher des personnels d’Éducation
Lors du CCMMEP, le Ministère nous a confirmé :
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- que des moyens supplémentaires vont être versés pour le 2ème trimestre
- que les moyens ont été versés sous forme d’un abondement de forfait par élève à tous les établissements.
En conséquence :
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- ne pas hésiter à parler de cette augmentation de forfait dans vos établissements (CSE, NAO …) surtout quand ils réduisent les moyens en personnels
- la CGT a demandé à ce que l’utilisation de ces moyens soit contrôlée. A défaut, nous demandons que l’abondement de moyens dans le 2nd degré se fasse sous forme d’ETP comme dans le 1er degré.
Mais en réalité, l’enseignement privé va perdre 639 postes « fixes » à la rentrée 2021 !
Des postes pérennes vont être supprimés pour être remplacés par des heures supplémentaires (HSA) ou des postes d’Alternants (encore plus mal payés que les maîtres délégué·es).
Pour tout comprendre sur les moyens attribués à la rentrée prochaine, consultez notre « carte des moyens 2021 ».
Déclaration liminaire de la CGTJusqu’où ira Jean-Michel Blanquer ?
C’est la question qui reste entêtante suite à l’annonce de la suppression des épreuves d’E3C au profit du contrôle continu. Certes, une épidémie de Covid aura été nécessaire pour accélérer le processus. Mais JM Blanquer y est arrivé. Les épreuves de bac déréglementées conduisent à l’abandon du cadre national du diplôme du baccalauréat. Il y aura des bacs qui vaudront plus que d’autres ? Peu importe : les enfants priviligié.es sauront être aiguillés vers le bon établissement. Et les autres … feront avec. S’ajoutent néanmoins deux questions que notre Ministre aurait tort de négliger. Deux questions qui jusqu’ici – pourtant – semblent n’être pas vraiment rentrées en ligne de compte de la politique du Ministère. D’abord : jusqu’où les personnels de l’Éducation pourront aller ?Vous, le Ministère de l’Éducation nationale, êtes nos employeurs. C’est la cas aussi dans l’enseignement privé sous contrat. La santé physique et psychologique de chacun.e d’entre nous en pâtît. Des masques au compte-gouttes (où sont-ils ?), aucune campagnes de test jusqu’ici (le privé existe !), très peu demi-groupe (nos chefs d’établissement sont ceux qui décident), des personnels à risques sous pression et non remplacés. Il importe peu au gouvernement que l’Éducation nationale se réduise à une vaste entreprise de garderie low cost. Tant que l’économie tourne, on peut se passer de culture, alors l’Éducation nationale…. Alors, venons en à la deuxième question importante qui se pose aussi pour les étudiant.es : Jusqu’à quel point les élèves seront-ils maltraités ?Parce qu’évidemment, si les conditions de travail des personnels sont mauvaise, les conditions de travail des jeunes ne sont pas meilleures. Pressions, incertitudes, culpabilisations : on leur demande d’apprendre dans des conditions que les adultes eux-mêmes supportent très difficilement. PFMP reportées, épreuves d’examen remaniées, classes surchargées, orientation incertaine, ParcourSup opaque … Comment s’étonner du décrochage d’un certain nombre d’entre eux ? Nous savons que les chiffres des moyens que vous allez nous annoncer officiellement sont catastrophiques : pertes de postes, collègues précaires sans travail à la rentrée, classes encore plus surchargées… Combien de temps encore faudra-t-il – calmement – demander à Jean-Michel Blanquer de respecter le service public d’Éducation nationale, ses personnels (y compris dans l’Enseignement privé) et les jeunes scolarisés ? La CGT appelle les personnels, élèves et parents d’élèves à se faire entendre en rejoignant les mobilisations des 26 Janvier et 4 Février prochains. |